Pays de leurre perpétuel, les maliens s’invitent allègrement sans état d’âme et de façon éhonté à un repas fait de crottes fraiches d’ânes sucrées qu’ils appellent « dèguè » crème. Festin de dupes, ripaille rétrograde.

Alors 26 Mars 1991 à ce jour, nous ne devons pas avoir peur de le dire et surtout avoir honte de le reconnaitre. L’avènement de la démocratie au Mali fut un miroir aux alouettes. Les idéaux de Mars 1991 sont oubliés et rejetés aux calendes grecques. Un échec total !

Si les morts pouvaient parler….Les idéaux de Mars 1991.

·        Chronique d’une mort annoncée, l’école malienne depuis les années 1980 se trainaient vers sa sépulture. Trouver une thérapie à l’avenir de la nation était l’un des idéaux de Mars 1991.

·        Le bas salaire des couches laborieuses du Mali était aussi l’un des idéaux de Mars 1991. Il fut soutenu ici à hu et à dia qu’une augmentation de trois cent pour cent (300%) était possible.

·        Le népotisme, l’absentéisme, la corruption, la gabegie, la prévarication, la concussion, la gouvernance et tous les maux qui gangrenaient l’appareil d’Etat, l’instauration de la démocratie, étaient aussi compris dans les idéaux de Mars 1991.

Un Maire de Paris, un jour à Abidjan, a dit du plein milieu de sa bouche : « …la démocratie est un luxe pour l’Afrique…les africains ne sont pas mûrs pour la démocratie…. » Parce qu’il n’était pas du courant du vent de l’Est.

L’Afrique a crié au scandale, les africains se sont dit insultés. Et le vent de l’Est emporta tout sur son passage. Pourtant au Mali Moussa TRAORE le Général Président de retour d’un voyage, avait déclaré vouloir mettre le Mali à l’Ecole du Japon, car il avait fait le constat qu’au Mali, nous consommons ce que nous ne produisons pas pour produire ce que nous ne consommons pas. Et son seul regret était de n’avoir pas pu changer le comportement des intellectuels de son pays en faveur des intérêts du seul Mali.

Si les morts pouvaient parler…le constat de l’échec.

Honnêtement et sincèrement, en faisant l’examen de notre conscience, l’Afrique était-elle prête pour la démocratie ? Certainement oui ! Mais quelle démocratie ? Pas la camisole de force confectionnée par l’Occident qui d’ailleurs n’a pas parachevé ce qu’il a mis plus de deux cents ans à construire.

Alors qu’a –t-on fait de la démocratie à l’Occidentale au Mali, dans ce grand Mali où, diront certains, « nous fûmes quand d’autres n’étaient pas. » Oui ! Le jeune parolier Mahamadou SOUMBOUNOU ‘’ Milmo ‘’ a traduit cette noble pensée en concept concret : « Soundjata KEITA a construit l’Empire MANDING tout seul. Il ne connaissait pas bonjour ! Ou comment t’appelles-tu ? » C’était encore au 13e Siècle. Hélas ! Là-bas derrière l’eau, eux ils ont des héros avec leur histoire. Ici nous, nous n’avons que des zéros sans histoires. Mais si les morts pouvaient parler…

En Afrique, nous ne pouvons même pas organiser des élections propres. Il faut que le maitre ait un œil sur ce que nous faisons ; les observateurs venus de nulle part sont le crédit de nos urnes car nous conjuguons l’incapacité du financement de notre démocratie. Le ridicule ne tue pas en Afrique, il faut le dire, j’ai vu un opposant en prison accéder au deuxième tour d’une élection à la magistrature suprême, belle démocratie importée. N’étant pas condamné, il jouit de ses droits civiques en faveur de la présomption d’innocence. Pauvre Afrique ! Une crise en perspective dans ce paisible pays producteur d’uranium ‘’ N’deysane ‘’ !

 

Si les morts pouvaient parler….comment expliquer l’échec du mouvement démocratique, la honte de Mars 1991 à ce jour ?

L’école malienne était au bord du précipice. Elle est tombée au fond du gouffre dans les mains d’un couple d’enseignant dont les parents furent des éducateurs émérites. Oui ! Lorsque c’est l’enseigné qui détermine les conditions de son enseignement, il n’apprendra rien de bénéfique. C’est cela la crise que vit l’école au Mali. L’apprentissage a ses contraintes et ses exigences. Mais l’écolier malien depuis son passage au comité de transition pour le salut public (CTSP), n’accepte plus de suer pour réussir. Nous sommes en démocratie, la facilité en est le principe directeur. Dommage pauvre Mali ! L’insuffisance de niveau devant l’impitoyable tribunal de l’histoire sera ton regret dans le concert des nations.

L’Armée malienne a fait la preuve éclatante de son efficacité au Biafra, en Algérie, en Tanzanie, à Diên Biên  Phu dans ce village du Viêtnam symbole de la défaite de la France depuis 1954. Ironie du sort, cette fierté de l’Afrique est devenue une véritable cour des miracles aux mains d’un expert sorti de l’école de guerre en France. L’armée malienne devint un repère de frelons de tout acabit : Trafiquants de drogue et d’armes, transporteurs, marchands de ‘’ Toubabou ‘’ blancs, propriétaires de parking et autres consommables… Voici alors des officiers supérieurs gros et gras au volant de grosses cylindrées haut de gamme qui nous regardent ; et des hommes de troupes intègres démoralisés, écœurés qui les regardent avec mépris sans respect aucun, jeter la figure de notre armée par terre, chefs corrompus. Branle bas de combat, débandade totale, si les morts pouvaient parler…Même un chef civil ne recevra jamais au grand jamais, des combattants venus d’ailleurs avec bagages et armes sophistiqués sur le territoire malien. Fussent-ils des maliens ! Voilà ce qui sonna le glas pour notre vaillante armée.

Au Mali, la médiocrité depuis Mars 1991 après la révolution, est érigée en système de valeur. ‘’ L’homme qu’il faut à la place qu’il faut ‘’. Désolé ! La responsabilité est confiée pour récompensée au détriment de la compétence. Les martyrs de la Révolution de Mars 1991 dorment dans un carré à six pieds sur terre. Les instigateurs et les acteurs du mouvement démocratiques en ce Mars de nos jours sont des milliardaires dans l’un des pays les plus pauvres de la planète. Les acteurs, scénaristes, réalisateurs et producteurs du mouvement démocratique, après s’être illicitement enrichi du labeur du contribuable, se sont découvert des talents de conducteurs d’hommes et un matin au réveil, ils s’improvisent président d’un parti politique. Cent soixante quatorze partis politiques ! Kabako ! Aveuglés pour le pouvoir ils sont sans foi ni loi prêts à tout, jusqu’à sacrifier celle qui neuf mois durant les a portés, pour y accéder. Qu’est ce qui caractérise un conducteur d’hommes : l’honneur, le devoir, l’audace, l’esprit d’anticipation, la suite dans les idées, la ténacité et une énergie inaccessible au découragement sont entre autre les qualités qui caractérisent un leader politique. 174 partis politiques aucun idéal encore moins une idéologie, la transhumance justifie la félonie des prétendues leaders politiques maliens. Lorsque les intérêts ne sont pas assouvis dans le parti de ‘’ BASSA ‘’, ils retournent la veste et vont allègrement à cor et à cri dans le parti de ‘’ NONSIN ‘’ qui est au pouvoir ; à défaut ils créent un autre parti.

Mais de quoi vit un parti politique ?

-         De la vente des cartes du parti preuve de l’adhésion ou de la sympathie du militant.

-         De la vente des produits dérivés des activités du parti : Tee-shirt, casquettes, porte clé, gadget et autres.

-         Des dons et legs…

Dommage ! Au Mali le parti vit de la poche de son président, à ce titre, il fait du parti ce qu’il veut et comme il le veut, faisant et défaisant les instances à sa convenance et selon son humeur.

 

Si les morts pouvaient parler…

Pour nous autres pauvres citoyens à la recherche du quotidien, les repères sont brouillés. Chacun fait ce qui l’arrange c'est-à-dire n’importe quoi. Le mauvais exemple venant d’en haut, cela ne dérange personne parce que, on est en démocratie terme qu’il rime au Mali avec ‘’ Yèrè cratie ‘’, le laisser aller ! Puisque l’Etat n’a aucune autorité, le mensonge, le vol, l’impunité, l’affairisme, le clientélisme, la sournoiserie, la cupidité au galop se sont engouffrés par les portes et les fenêtres ouvertes de notre démocratie. La religion est devenue pour nos hommes politiques un refuge alors les religieux ont fait irruption dans l’arène politique, ainsi obscurité et délation ont recouvert le pays du manteau de la turpitude.

 

Si les morts pouvaient parler…Le Mali serait-il maudit ?

Oh que non ! Mais n’ayons pas peur de le dire, le malien n’aime pas le Mali. Cela c’est certain !

Avec fierté nous disons « Mali Tchè Fila Tè Bèn Dankan Kelen Na » Deux hippopotames mâles ne peuvent partager la même berge. Hé oui ! Triste constat : Si la femelle hippopotame met bas un mâle, elle va le cacher loin très loin sur une autre berge, sinon son mâle géniteur le tue.

Notre animal, roi du fleuve broute à reculons. C’est pourquoi les autres pays avancent, le nôtre recule. Egoïsme, jalousie, cupidité, mauvaise foi, ignorance etc..Sont des sentiments dont le cœur du malien est rempli pour le malien à l’instar du cheval des eaux.

A mon humble avis, il serait souhaitable de trouver un nom autre à ce pays issus de grands Empires comme le GANA, le MANDE, le SONGHOÏ. Les grands lettrés peuvent composer un nom à partir de ces entités dans lequel le changement de mentalité s’opérerait nous débarrassant de la méchanceté gratuite du ‘’ Mali ‘’ l’hippo. Certains pays l’ont réussi, n’ayons donc pas honte de le tenter puisque c’est la seule alternative face à un horizon bouché !

Si les morts pouvaient parler, la terre jamais n’arrêterait de soupirer !

 

Bamako, le 21 Mars 2016

 

Magma Gabriel KONATE

LEBEAU

Premier Animateur de la 1ère Radio Libre du Mali

BAMAKAN, la voix du Kafo.100 Mghz