Magma Gabriel Konaté vient de publier aux éditions Jamana, son tout premier intitulé : "les rampants", suivi de "La condition "un Recueils de nouvelles de 56 pages. Dans l’interview ci-dessous, le journaliste culturel parle don ouvrage.
Les Echos : Vous venez de sortir un livre intitulé les rampants, pouvez-vous nous faire le ramassé du livre ?
Magma Gabriel Konaté : Difficile de faire le ramassé d’une œuvre, mais ce livre intitulé les rampants part du constat, qu’au-delà de cette banale histoire d’un jeune adolescent, je développe toute l’histoire de l’Afrique dans cette œuvre, parce que depuis l’indépendance à nos jours, l’Afrique ne fait que ramper.
Le terme la "pauvritude" est un concept qui désigne que l’Africain est riche extérieurement, mais pauvre intérieurement. On est riche de la richesse des autres. Intérieurement, nous n’avons aucune richesse à nous. Il est démontré que quand un Européen va en étranger, il prend ce qui est bon pour venir construire son pays, mais quand un Africain va en Europe ou Amérique, il prend tout ce qui est mauvais pour venir détruire son pays. La "pauvritude", c’est l’état dans lequel chaque Africain se trouve aujourd’hui.
Au sud du Sahara, l’Africain est fier de se dire étranger dans son propre pays. Les premiers ennemis de l’Afrique, ce sont ses propres intellectuels et ses fils, parce que nous ne construisons rien à partir de nos traditions ou de nos croyances.
"Les rampants",c’est l’histoire d’un jeune qui a beaucoup appris dans sa case de circoncision contrairement à ce que les gens croient, l’initiation était une école où on apprenait l’histoire, la géographie, la science naturelle, ou toutes autres connaissances qui étaient dans la société traditionnelle. Donc ce jeune garçon a la connaissance, il communique avec la terre et il s’en sert pour mettre toute la société à ses pieds, en train de ramper.
Contrairement aux imams, aux grandes personnes, à toutes les personnalités, aux riches qui composaient cette localité, tout le monde a rampé ce jour-là pour al simple raison qu’il ne croyait en rien. Ce jeune avait la faculté, quand on allait à une inhumation, il était à même de dire celui qui devait mourir la prochaine fois. Pour faire plaisir à sa petite copine qui disait avoir peur des regards des autres dans le village, ce jeune fait ramper toutes les personnalités aux pieds de la petite….
Les Echos : pourquoi vous avez mis tout ce temps pour faire ce livre ?
M.G.K. : L’édition chez nous est opportunité. Auparavant, j’écrivais mais, il me fallait un éditeur. Heureusement cette œuvre a été publiée grâce au soutien de l’édition Jamana, qui l’a écouté sur les ondes de la radio Bamakan, vu son importance qui sert à la jeunesse, à l’enfance, voire contribuer à la prise de conscience pour le retour vers nos savoirs traditionnels et puise également dans nos traditions pour construire notre développement. L’œuvre, traitée depuis 1996 et 1997, a été publiée grâce à l’appui de certaines personnalités des éditions Jamana.
Propos recueillis par
Aboubacar Berthé